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Military History
Bloody Battles
Quelle a été la bataille la plus sanglante de toute l’histoire ?
Peter Burgess
Cette réponse peut ne pas être une traduction fidèle de la réponse de Łukasz Starczyński à Quora en anglais : What was the most brutal battle in history?
Rien ne peut rivaliser avec la brutalité de la danse d'ouverture de l'un des plus grands combats de l'histoire de l'humanité : la bataille apocalyptique de la Première Guerre mondiale pour le Bois des Caures, prélude à la Bataille de Verdun (1916, France).
C'est tôt le matin, le 21 février 1916. Les Allemands sont enfin prêts à lancer leur offensive longuement préparée pour prendre les territoires au nord de la ville française de Verdun, à partir du Bois des Caures, une zone de 1300 x 800 mètres défendue par les 56e et 59e bataillons de chasseur français, menés par le lieutenant-colonel Émile Driant. Les attaquants ont installé des centaines d'unités d'artillerie autour de la zone, et viennent de les charger.
À 7 h 30 du matin, la folie commence alors que les Allemands lancent la plus lourde frappe d'artillerie de l'histoire. Pendant plus de 8 heures d'affilée, environ 3 obus explosent chaque seconde ( !) dans la zone du Bois des Caures défendue par les troupes françaises. L'ouragan d'acier qui frappe les défenseurs est indescriptible. Sa brutalité est telle qu'environ 30% des troupes françaises meurent enterrées vivantes sous le sol projeté par les explosions et l'effondrement des abris. Le bombardement déchaîné peut même être vu depuis les Vosges, à 150 km de là.
Vers 16 h, l'artillerie cesse enfin de tirer. Miraculeusement, les troupes françaises ne sont pas encore complètement anéanties, et les rares survivants, pour la première fois depuis environ 8 heures, commencent à se déplacer lentement depuis n'importe quelle couverture où ils se cachaient.
À ce stade, le champ de bataille est un spectacle lunaire, irréel. Nous sommes au milieu de l'hiver, il commence à faire nuit, la neige tombe. Le Bois des Caures a presque disparu. La terre a été renversée à l'envers sur tout le pourtour, ce qui a créé des formes inégales dans le sol noir et fumé. Les rares arbres encore debout sont sombres et brûlés, leurs branches tordues et brisées pendent sinistrement au-dessus de la terre brûlée.
Mais ce n'est pas fini. Les Allemands, convaincus qu'il ne reste presque plus rien des bataillons qui défendent la région, envoient de jeunes soldats peu expérimentés. Ne s'attendant à aucune résistance, ils décident que le Bois des Caures sera un bon terrain d'essai pour un tout nouveau prototype d’arme allemand : le lance-flammes.
Ce n'est pas une mauvaise blague. Les lance-flammes sont extrêmement effrayants en général, mais à l'époque, c'était une nouveauté absolument terrifiante et démoralisatrice sur le champ de bataille. Des membres de la 21e brigade et de la 42e division allemandes, ainsi que cinq escadrons allemands et des unités de lance-flammes viennent d'être envoyés pour traverser les vestiges de la zone dévastée.
Simultanément, ce qui restait des forces françaises commença à ramper hors du sol. Les survivants étaient tous sourds du fait des explosions incessantes, leurs yeux étaient rouges et enflés par la difficile survie souterraine. La plupart avaient perdu leurs armes, et encore plus étaient blessés. Certains étaient fous, incapables de comprendre le cauchemar qu'ils venaient de vivre.
Et à l'horreur des Allemands qui entrent sur le champ de bataille, ces hommes fous couverts de terre qui sortent des souterrains comme des morts-vivants commencent à les attaquer. La scène défie l'imagination ; au crépuscule d'une nuit d'hiver, des hommes qui lancent des trombes de feu se battent contre des soldats enragés et méconnaissables, le tout au milieu d'un champ de bataille étrange qui semble avoir été brûlé par le feu de l'enfer lui-même.
Le combat se poursuit pendant des heures, sans relâche, jusqu'à ce que, contre toute attente, les Allemands soient finalement repoussés pour la nuit par les héroïques combattants français. Mais dès le lendemain, la zone est à nouveau bombardée - plus légèrement - et les Allemands forcent enfin la ligne, capturant ou tuant toutes les forces françaises restantes. Leur sacrifice n'a pas été vain, car ils ont réussi à ralentir suffisamment les troupes offensives pour que les renforts arrivent à Verdun à temps, évitant ainsi très probablement une percée allemande rapide.
Monument commémoratif de guerre du Bois des Caures ; 'A Driant et à ses chasseurs'.
Je pense qu'il est absolument nécessaire que les gens parlent davantage de la terrible réalité de la Première Guerre mondiale, car elle est beaucoup trop éclipsée par la Seconde Guerre mondiale ces jours-ci, tout en étant, à mon avis, beaucoup plus brutale que cette dernière. Les champs de bataille de la Première Guerre mondiale ont été l'enfer plus que tout autre dans l'histoire, et le nombre énorme de morts est difficile à imaginer du point de vue actuel. Le tabagisme a en fait été popularisé en Europe pendant la Première Guerre mondiale, car il était utilisé par les soldats dans les tranchées pour lutter contre l'odeur des milliers de morceaux de cadavres en décomposition dispersés sur le champ de bataille.
J'aimerais aussi dire que la France est très souvent ridiculisée sur les médias sociaux pour être le ' pays drapeau blanc ' pour son comportement pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui - même si c'est théoriquement une blague - est en fait cru par beaucoup de gens. Évidemment, c'est très insultant pour beaucoup de Français qui savent ce que leurs ancêtres ont fait pendant la Première Guerre mondiale, et à mon avis c'est très injuste pour eux, surtout après avoir entendu des histoires comme celle-ci. C'est bien de se rappeler à quoi ça ressemblait vraiment de temps en temps.
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Noel Prat, Bernard Laulié, Joe Aboukaram, et 673 autres ont voté positivement pour ceci Pierre Cloarec Pierre Cloarec
Pour en rajouter, les cicatrices de la Grande guerre sont toujours visibles par chez nous: les tr... 1 autre commentaire de Shayne Nelson